La lagune de Merja Zerga, nichée le long de la côte atlantique marocaine entre Rabat et Tanger, s’étend sur plus de 7 000 hectares de superficie protégée. Depuis 1980, elle est reconnue comme site Ramsar, en plus de sa désignation en tant que réserve biologique en 1978. Elle représente un lieu clé pour la migration aviaire entre l’Afrique et l’Europe, accueillant plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux, dont la lechuza mora, le siffleur européen, le canard souchet, le canard à bec en spatule, la sarcelle marbrée, le flamant rose, l’avocette, le pluvier et le courlis.
Malgré son statut de protection, la lagune est confrontée à des défis pressants. L’expansion de l’agriculture et de l’urbanisation entraînent une perte critique d’habitats naturels pour la faune, ainsi qu’une exposition accrue aux rejets d’eau polluée. Les répercussions de ces facteurs sur la qualité des eaux et des habitats demeurent largement méconnues, de même que les impacts potentiels des espèces invasives telles que le crabe bleu.
Pour contrer ces menaces, l’ONG Maroc Écosystème a lancé le projet « Contribution à l’amélioration des écosystèmes et services écosystémiques de la lagune Merja Zerga ». S’étendant sur une période de 20 mois à compter d’octobre 2022, ce projet adopte une approche écosystémique et des solutions fondées sur la nature. En collaboration étroite avec l’Agence Nationale des Eaux et Forêts ainsi que les acteurs locaux, l’initiative vise à préserver la biodiversité, améliorer les moyens de subsistance locaux et renforcer la conservation de la zone.
Les objectifs du projet englobent une analyse approfondie des menaces pesant sur la biodiversité et un diagnostic exhaustif de la faune marine et terrestre. Ces résultats seront consolidés dans une base de données, permettant ainsi, en partenariat avec l’ANEF, la formulation de solutions face aux pressions humaines. Des activités axées sur le renforcement des capacités en conservation de la biodiversité et en écotourisme sont également prévues, avec une attention particulière sur l’intégration des femmes dans ces initiatives. Des formations spécifiques et un soutien matériel seront également fournis pour favoriser leur autonomisation.