La société civile au cœur de la conservation : MUBADART à l’IUCN World Conservation Congress

Tous les quatre ans, le Congrès mondial de la nature de l’IUCN réunit des milliers d’organisations, de scientifiques, de décideurs et de communautés pour définir les grandes orientations de la conservation à l’échelle internationale. C’est un moment unique où les voix locales rencontrent les stratégies globales, où l’expérience du terrain éclaire les politiques mondiales.

Pour Mubadarat, l’initiative de l’IUCN Med dédiée au soutien de la société civile en Afrique du Nord, l’édition de cette année a représenté bien plus qu’un rendez-vous institutionnel : c’était un moment de reconnaissance, de partage et de dialogue. Après plus de dix ans d’accompagnement des acteurs locaux, la présence de Mubadarat visait à démontrer comment les organisations communautaires peuvent influencer l’agenda mondial, et comment des partenariats fondés sur la confiance peuvent transformer la conservation.

Des ambassadeurs du terrain au cœur du Congrès

Sept associations venues du Maroc, de Tunisie, d’Algérie et d’Égypte ont été soutenues pour participer au Congrès, aux côtés des 38 Membres nord-africains de l’IUCN. Véritables ambassadeurs de Mubadarat, ces organisations ont porté des témoignages authentiques dans plusieurs événements de haut niveau, donnant une voix forte et légitime aux acteurs de première ligne.

À travers cinq sessions consacrées aux petits financements et à l’action locale, Mubadarat a contribué à une réflexion collective sur la manière dont les différents mécanismes de financement de l’IUCN – dont le PPI OSCAN et TransCap – peuvent agir de manière complémentaire pour bâtir un système de soutien plus inclusif et efficace au profit des conservateurs du monde entier.

Des témoignages forts : quand un petit financement change tout

Au Pavillon du Programme de l’IUCN, Hayfa Chamkhi, fondatrice de North African Wild Traces en Tunisie, a partagé l’importance d’un premier financement reçu dans le cadre du PPI OSCAN :

« Notre parcours a commencé avec un petit financement. C’était plus qu’un soutien financier, cela a façonné notre association. Nous avons appris à inclure les communautés locales et à collaborer avec d’autres organisations. Cela nous a donné confiance et une vision à long terme. »

Lors du dialogue de haut niveau « Investir dans le leadership local pour un impact durable », Ghada Ahmadein(RAED, Égypte) et Edouard Jean (Les Amis du Capte, Tunisie) ont souligné combien la formation et le mentorat ont permis à leurs organisations de devenir des références dans leurs domaines. Ghada a rappelé :

« Le manque de capacité est l’un des principaux obstacles pour accéder au financement. Les programmes comme le PPI OSCAN, qui placent le renforcement des capacités au centre, font une réelle différence. »

En conclusion de la session, Emad Adly, Président du Comité Afrique du Nord de l’IUCN, a insisté sur la valeur de l’investissement dans les acteurs locaux :

« Investir dans les capacités, c’est trouver des solutions plus simples, moins coûteuses et plus efficaces. Inviter de petites organisations et des communautés à des événements comme celui-ci est déjà un investissement : cela donne de la visibilité à leur travail et renforce notre impact collectif. »

“Echoes of the Earth” : une exposition pour célébrer l’action locale

Au-delà des sessions, Mubadarat a présenté l’exposition photo et vidéo « Echoes of the Earth », mettant en lumière 20 histoires de résilience, d’innovation et d’espoir portées par des organisations de la société civile nord-africaine. Chaque image illustre l’engagement de femmes et de jeunes qui transforment leur environnement, un geste à la fois.

Une conviction partagée : la conservation durable commence localement

À travers sa participation au Congrès, Mubadarat réaffirme une conviction forte : une conservation durable ne peut exister sans des acteurs locaux outillés, reconnus et engagés. En reliant les réalités du terrain aux discussions globales, l’initiative continue de démontrer que l’impact réel naît de la collaboration – entre régions, secteurs, générations et visions.

Mubadarat poursuivra son engagement pour faire entendre les voix locales, renforcer les capacités et favoriser un environnement propice à une conservation juste, inclusive et durable.