Le Parc de Bouhachem, situé au nord du Maroc, est un véritable trésor de biodiversité, abritant une variété impressionnante d’espèces végétales et animales. Classé comme site d’intérêt biologique et écologique (SIBE) par le Plan Directeur des Aires Protégées (PDAP) du Maroc, il compte plus de 1207 taxons de plantes, 32 espèces de mammifères dont le singe magot, 99 espèces d’oiseaux, ainsi que des tourbières d’une grande valeur biologique et écologique. Récemment, des initiatives locales ont été lancées pour préserver cet écosystème unique et promouvoir les savoir-faire traditionnels de la région.

Une de ces initiatives est portée par l’association marocaine BMC Rif, qui a récemment obtenu une subvention dans le cadre de la troisième phase du programme TransCap. Cette nouvelle subvention marque une étape importante pour l’association, lui permettant de mettre en œuvre des actions concrètes pour la conservation et la valorisation du Parc de Bouhachem.

Sur un terrain de 4 hectares entourant le centre de l’association, BMC Rif a entrepris quelques actions pilotes de promotion de l’agroécologie qui inclut plusieurs variétés végétales locales, des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que l’apiculture. Parmi les cultures, celle du safran et du laurier sauce a été initiée en février en partenariat avec les agriculteurs locaux du Rif Occidental. Ces cultures non seulement préservent les traditions ancestrales de la région, mais elles offrent également des opportunités économiques aux communautés locales. Le centre vise ainsi à devenir une plateforme de formation des agriculteurs locaux, de sensibilisation à l’adoption de pratiques respectueuses de la nature et de diagnostic des besoins locaux.

La gestion de proximité assurera un accompagnement technique aux agriculteurs pour les structurer en coopératives multiproduits et développer l’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes, permettant la création de circuits courts de commercialisation basés sur la vente en ligne et la vente en proximité. Cette approche favorise non seulement le développement économique, mais elle contribue également à la préservation de l’environnement en réduisant les distances de transport et en promouvant une consommation plus responsable.

La promotion de nouvelles techniques d’agroécologie et de permaculture, basées sur les savoir-faire traditionnels et une bonne valorisation économique des produits locaux et écotouristiques de Bouhachem, constitue une incitation pour faire adhérer les populations locales à la conservation du Parc. Ensemble, ces initiatives contribuent à restaurer l’équilibre entre pratiques traditionnelles et enjeux contemporains de conservation et de développement socio-économique dans le Parc de Bouhachem. Elles représentent également un modèle inspirant pour d’autres régions cherchant à concilier préservation de l’environnement et développement durable.