En Tunisie, dans le parc national de Bouhedma, se trouve l’unique paysage de savane à la flore steppique arborée d’Acacia tortilis. En raison du caractère unique de cet écosystème et de l’enjeu important de conservation de ses espèces en Tunisie et au Maghreb, le parc national créé en 1980 fait également partie du réseau des réserves de la biosphère de l’UNESCO depuis 1977.
Le parc attire l’attention des scientifiques et visiteurs souhaitant découvrir ce vestige unique d’une ancienne savane présaharienne et sa faune sauvage inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, tel l’Oryx algazelle (éteint à l’état sauvage), l’addax (en danger critique d’extinction), l’autruche à cou rouge (en danger critique), le mouflon à manchettes (espèce vulnérable), la gazelle dorcas (en voie de disparition), l’hyène rayée (quasi menacée), et l’aigle de Bonelli (en danger).
L’Association ATRAKouda, bénéficiaire du PPI OSCAN3, a ainsi organisé en partenariat avec l’institut Erell et l’Association Tunisienne de la Vie Sauvage (ATVS) bénéficiaire du TransCap1, un camp scientifique autour des lézards du parc. Pendant 6jours, des étudiantsuniversitaires tunisiens en biologie et écologie ont suivi des cours pratiques sur le terrain dans les différents habitats de la savane, une série de conférences et des ateliers interactifs sur l’éthologie du lézard, l’étude du comportement animal dans des conditions naturelles. En particulier, ils ont été formés aux compétences pratiques telle que la conception expérimentale et l’échantillonnage sur le terrain, les techniques d’observation du comportement des lézards, l’analyse et l’interprétation des données. L’apprentissage de ces compétences permet d’initier les étudiants intéressés à une carrière future dans l’étude et la conservation de la faune.
Les participants ont également expérimenté un nuit dans l’hébergement rural Houch Bouhedma, créé par l’association ATRAkouda et géré par la population locale. Ce gite rural a été conçu pour concilier le tourisme et la recherche scientifique avec le développement rural au bénéfice des locaux.
Les 3 organisations, ATRAKouda, l’ATVS et l’institut Erell, ont pour objectif commun de combler le fossé entre les connaissances théoriques et la recherche sur le terrain en Tunisie. En effet, dans l’exemple du parc national de Bouhedma, malgré son statut de conservation, l’analyse de la faune et la flore sur le terrain reste peu développée et il y a un manque de connaissance tant sur la richesse biologique que sur les menaces présentent. Depuis 2018, dans le cadre du PPI OSCAN 2 et désormais PPI OSCAN 3, l’association ATRAKouda étudie l’éthologie des espèces du parc et met en place un observatoire participatif pour générer les connaissances nécessaires à sa préservation et gestion durable.
©Crédit photo: ATRAKouda