Au cœur du sud de la Tunisie, les oasis de Kébili se dressent comme des sanctuaires de vie dans le désert aride. Cependant, ces havres de biodiversité sont aujourd’hui menacés par les effets dévastateurs des changements climatiques. Face à cette réalité, une initiative locale, l’IREO_WAHA, s’est engagée dans une mission : restaurer et protéger ces écosystèmes uniques.
Les oasis de Kébili, couvrant plus de 40 000 hectares, sont principalement peuplées de palmiers dattiers, symboles de fertilité et de vie dans le désert. Pourtant, malgré leur importance, ces oasis sont confrontées à un abandon progressif de la part de leurs propriétaires, incapables de faire face aux multiples défis posés par les changements climatiques. L’hydromorphie des sols, l’augmentation des pertes suite à la propagation d’un acarien ravageur, ainsi que la dégradation des écosystèmes menacent désormais l’équilibre fragile de ces oasis millénaires.
C’est dans ce contexte que l’association AT3E a décidé d’agir en soumettant son projet IREO_WAHA à la phase trois du PPI OSCAN. Son objectif ? Préserver la biodiversité oasienne de Kébili et redonner espoir à ces communautés fragilisées. Mais comment s’y prendre face à des défis aussi immenses ?
La réponse réside dans une approche collaborative et concertée. En mars 2023, une réunion de lancement de projet a réuni tous les acteurs impliqués dans cette lutte. Administrateurs, experts, agriculteurs et femmes oasiennes se sont rassemblés autour d’une table, conscients de l’urgence d’agir. La communication, le partage d’informations et la collaboration ont été au cœur de cette rencontre, jetant ainsi les bases d’une action collective.
L’une des premières étapes de cette initiative a été le diagnostic des cultures. Il s’agissait de comprendre les défis auxquels étaient confrontées les palmeraies de Kébili pour mieux les combattre. Des enquêtes sur le terrain, des échanges avec les agriculteurs locaux et l’identification des ravageurs ont permis de dresser un état des lieux précis, point de départ d’une action ciblée et efficace.
Parmi les actions concrètes, l’IREO_WAHA a travaillé en étroite collaboration avec la GDA féminine Val Oasis Telmine, composée de 10 femmes oasiennes, au cœur de l’initiative de restauration de la biodiversité oasienne. Ensemble, elles ont planifié la plantation d’arbres indigènes et la promotion de plantes aromatiques médicinales adaptées à la région, visant ainsi à renforcer la participation active des femmes à la préservation et à la restauration durable de la biodiversité oasienne.
Une autre initiative phare a été l’organisation d’une école champ de vulgarisation et d’information sur les bonnes pratiques pour la lutte contre l’acarien Boufaroua, en faveur de GDA el Jedida, rassemblant 20 agriculteurs dans les oasis d’el Jedida. Cette école a permis de fournir aux agriculteurs les outils nécessaires pour lutter efficacement contre cet acarien ravageur, adaptant des méthodes biologiques efficaces.
Enfin, la mise en place d’une formation, intégrant des démonstrations pratiques, avec les agriculteurs sur l’importance du nettoyage et du reboisement s’avère être une initiative essentielle pour renforcer la prévention primaire contre les maladies et les acariens des palmiers dattiers.