Depuis près de 20 ans, l’UICN a pour ambition de soutenir la société civile africaine dans la conservation de la nature et l’amélioration des conditions de vie locales, notamment grâce à deux initiatives phares menées par le Comité Français de l’UICN et le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN (UICN-Med).
Le Programme des Petites Initiatives (PPI), créé par le Fonds français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et géré par Comité Français de l’UICN depuis 2007, vise un double objectif: i) contribuer à la protection de la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique par des projets concrets de terrain intégrant des dimensions d’amélioration de la gouvernance territoriale et bénéficiant aux habitants des dits territoires, et ii) renforcer les capacités et l’influence de la société civile africaine sur ces questions environnementales. En 18 ans, 214 organisations ont reçu des financements pour la mise en œuvre de 305 projets sur le terrain.
La stratégie Mubadarat, développée par l’UICN-Med, soutient et renforce les capacités des associations de la société civile en Méditerranée, dans leurs efforts de conservation de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique. Parmi les programmes clés figurent le Programme de Petites Initiatives pour les Organisations de la Société Civile en Afrique du Nord (PPI OSCAN) et le programme TransCap. Au cours des 10 dernières années, 110 organisations ont bénéficié de financements pour la mise en œuvre de 125 projets en Afrique du Nord.
A l’occasion du Forum Africain de Conservation de l’UICN, réunissant tous les membres africains de l’UICN, le Comité Français de l’UICN et l’UICN-Med ont organisé une session d’échange pour tous les bénéficiaires des programmes PPI, PPI OSCAN et TransCap. L’objectif principal était de favoriser le partage d’informations et d’expériences entre les organisations de la société civile (OSC) actives en Afrique.
La session a débuté par 45 minutes de « speed dating » entre les associations des trois programmes, permettant de renforcer les opportunités d’échanges et d’apprentissages, favorisant ainsi des collaborations futures. La deuxième partie de l’événement a consisté en 45 minutes de discussions en groupes sur deux thématiques clés :
- L’intérêt pour une OSC d’être membre de l’UICN : Les participants ont exploré les avantages, les opportunités et les pistes de collaboration offerts par l’adhésion à l’IUCN.
- Préparation au congrès de l’UICN 2025 : Les groupes ont discuté des stratégies pour renforcer la visibilité de la société civile lors du prochain congrès, en identifiant des moyens concrets de mettre en avant leurs contributions et leur impact.
Plusieurs témoignages ont été recueillis afin d’illustrer les points clés des discussions :
Des programmes adaptés aux besoins de la société civile : Grâce aux programmes de l’UICN, nous avons pu grandir comme associations. Nous avons reçu notre premier financement à travers le PPI et bénéficié d’un renforcement de capacités sur plusieurs années, ce qui nous a permis de structurer et renforcer notre organisation. En consolidant notre association, nous avons gagné en crédibilité pour obtenir d’autres financements. Si l’UICN ne nous avait pas fait confiance dès le début, alors que notre association était très jeune, cela n’aurait pas été possible.
Création d’un réseau de partenaires : Quand tu es une jeune association, ce n’est pas facile de convaincre les bailleurs de fonds, en particulier les partenaires internationaux. Quand tu te présentes devant un bailleur et qu’il voit que tu es partenaire de l’UICN, soit en étant membre ou bénéficiaire de leurs programmes d’appui à la société civile, c’est un gage de crédibilité que ton association a la capacité de tenir ses engagements.
Création d’une plateforme de bonnes pratiques : « Nous étions habitués aux voyages d’échanges entre associations bénéficiaires de la stratégie Mubadarat en Afrique du Nord, mais c’est la première fois que nous avons l’occasion de rencontrer des associations d’en dehors de la région. De nombreux défis en Afrique subsaharienne semblent similaires aux nôtres en Afrique du Nord, et pourtant nous avons été impressionnés de leur capacité à intégrer et travailler avec les communautés locales. Pour nous, associations de la société civile, la coopération avec les communautés est l’essence même de notre travail. Les discussions d’aujourd’hui étaient très inspirantes pour renforcer davantage notre approche communautaire. »
Appartenance à une double famille : « En étant membre de l’UICN et bénéficiaire du PPI, nous faisons partie d’une double famille. La première nous permet d’être en connexion avec des experts de tous horizons, la deuxième, plus petite, nous offre un espace d’échange intime entre associations qui partagent les mêmes défis et œuvrent à un même objectif : la conservation de la nature au bénéfice des populations locales. »
Responsabilité de la société civile : « En tant que membre de l’UICN et organisation de la société civile, notre responsabilité est de voir comment les financements peuvent atteindre les communautés comme il se doit. Nous devons briser la barrière et atteindre les communautés locales. Les communautés locales vivent sur des terrains à haute valeur écosystémique. Nous devons les aider à pouvoir profiter de ces ressources de manière durable sans être retenues par les barrières des procédures étatiques. »
Ces différents témoignages des associations illustrent l’impact positif des programmes de soutien de l’UICN pour la société civile en Afrique. Grâce aux initiatives telles que le Programme des Petites Initiatives (PPI) et la stratégie Mubadarat, de nombreuses organisations ont pu se développer, structurer leurs activités et renforcer leur crédibilité auprès des bailleurs de fonds internationaux. Ces programmes ne se contentent pas de fournir un soutien financier ; ils offrent également un renforcement des capacités sur le long terme, essentiel pour la pérennité des projets de conservation et de développement socio-économique.